Je ne peux que vous conseiller, vous demander, vous ordonner presque si j'en ai le pouvoir, de lire Tu seras un homme féministe mon fils, d'Aurélia Blanc. Ce livre est d'utilité publique.
Notre société patriarcale est sexiste. La majeure partie des gens autour de moi sont "pro égalité homme-femme". Pourtant peu se considèrent comme féministes. Le·a premier·e qui me parle d'humanisme s'en prend une. Une question de vocabulaire me direz-vous ? Peut-être... sauf que justement, les mots ont un sens, une signification, un impact. Les mots ne sont pas "juste des mots". Ils sont importants. Ce que l'on dit est important. En particulier aux enfants.
Si l'on est pour l'égalité homme-femme, alors on veut que la société, notre société, change. C'est normal. Aujourd'hui, les femmes sont tuées parce qu'elles sont des femmes. Les femmes sont harcelées dans la rue et ailleurs. Les femmes sont moins payées. Les femmes sont critiquées en permanence parce qu'on part du principe qu'elles sont inférieures. Sauf pour s'occuper des autres évidemment. Les femmes sont agressées et violées, majoritairement chez elles. Notre société est imprégnée de la culture du viol, qui excuse les violeurs et blâme la victime pour ses vêtements, son comportement, ses fréquentations. On apprends aux femmes, dès l'enfance, à avoir peur des inconnus (alors que la majorité des viols et agressions sont perpétrées par des membres de l'entourage proche), à ne pas sortir le soir seule, à faire attention à leur comportement, à leurs vêtements... Jamais on apprends aux hommes et aux garçons à respecter les femmes. Pour plus de détails je vous renvoie à Google tout simplement parce que je ne suis pas prof de féministe.
De la même manière - puisqu'il faut bien parler des hommes aux hommes pour qu'ils acceptent de nous écouter - les hommes aussi sont victimes de cette société sexiste. Ils se doivent d'être forts, de ne pas pleurer, d'être hétéro et de le montrer, d'être des Don Juan. Ne pas être des "tapettes" des "femmelettes", des femmes quoi, au cas où on aurait pas compris que les femmes sont inférieures dans cette mentalité débile.
Donc, maintenant qu'on veut changer le monde, comment on fait ? Non parce que c'est bien joli de se dire que la situation pue, mais il faut aller plus loin maintenant. Certes, les choses avancent petit à petit, notamment grâce aux travail des féministes. Mais pour changer la société profondément, ça passe forcément par l'éducation. On apprends déjà souvent aux filles à être forte, à se battre parce qu'elles valent pareil que les garçons. Mais au niveau des garçons, pas vraiment de changements.
C'est un peu dommage étant donné que ce sont eux qui agresserons, harcèlerons, violerons, critiquerons et que sais-je, les femmes parce que ce sont des femmes. Eux qui penseront, plus ou moins consciemment, que les femmes c'est moins bien, qu'elles ont un don pour s'occuper des enfants et pour faire le ménage, qu'elles conduisent moins bien ou qu'elles sont nulles pour le bricolage.
Il faut donc changer forcément l'éducation qu'on leur donne. Que ce soit par les valeurs qu'on leur transmet, les jouets* qu'on leur offre, les activités qu'on leur fait faire, les petites remarques ici et là, les exemples qu'on leur montre, les films et dessin animés qu'on leur propose, les livres qu'on leur lis...
On en vient donc à ce livre Tu seras un homme féministe mon fils, d'Aurélia Blanc. Magnifique mine d'or d'explications et de ressources pour une éducation non sexiste, moins genrée, plus tolérante. Pas seulement pour les garçons (parce qu'en vrai il faudrait éduquer les filles et les garçons de la même manière exactement), et pas seulement pour les parents, parce que tous les adultes (et mêmes toutes les personnes) qui côtoient un enfant participent ne serait-ce qu'un peu à son éducation. Parents, grand-parents, tantes/oncles, cousin·e·s, voisin·e·s, ami·e·s, nounous (y'a un masculin pour nounou ou c'est gender neutral ?)...